IN MEMORIAM : JACQUES LE MAHO, UN BRETON DE TOUJOURS N’EST PLUS


Rédigé le Mercredi 24 Avril 2024 à 15:45 | Lu 25 commentaire(s)


IN WAR RAOK ! - N° 35 - Juin 2012


Aîné d'une fratrie de trois garçons, Jacques Le Maho est né le 15 avril 1925 à Nantes, de parents eux-mêmes natifs de la Cité des Ducs de Bretagne mais dont les racines familiales se situaient à Maël-Carhaix. A cinq ans, il suit ses parents dans l'émigration à Paris. Il épouse Suzanne (1920-2008) en 1944 avant de s'engager dans la 1ère Armée. De cette union naissent deux enfants : Jean-Jacques (1945-1991) et Yseult (1950-2003), bien connue pour ses illustrations et couvertures du bimestriel  « Gwenn-ha-Du ».

Jacques Le Maho adhère en 1942 à la section de Paris du Parti National Breton où sa principale activité est de vendre L'Heure Bretonne. Il est membre des Bagadoù Stourm promotion « Padraig Pearse - 1943 ». A ce titre, il participe à la fameuse bataille de Landivisiau, le 7 août 1943. A la même période, il effectue des missions de liaisons pour la Résistance sur Paris par l'entremise de son supérieur hiérarchique professionnel. Son nom de guerre est : BARAT.

Suite à la Bataille de Landivisiau, répondant à l'ordre de dispersion de Yann Goulet, de retour sur Paris, menacé par une réquisition au S.T.O., Jacques Le Maho se retrouve dans les Deux-Sèvres où il est intégré au Maquis du Triangle 27 (Armée Secrète). A compter du 1er juillet 1944 et jusqu'au 6 septembre 1944, le Maquis du Triangle 27 sera intégré au FFI et se distingue malgré de nombreux blessés dans son groupe lors d'attaques de convois allemands les 22, 24 et 27 août 1944.

Le 9 octobre 1944, il s'engage dans la 1ère Armée du Général de Lattre de Tassigny au sein des 5ème R.I., puis 3ème Rég. Chasseurs d'Afrique. Campagne de France puis d'Allemagne. Blessé au combat, le 8 avril 1945 en Allemagne. Sa belle conduite lui vaut : Médaille Militaire, Croix de Guerre 39/45 avec étoile de vermeil, Croix du Combattant Volontaire 39/45, Médaille Commémorative 39/45, Croix des Blessés 39/45 et diverses décorations remises par les Forces Armées Alliées. En 2010, il reçoit pour son engagement lors de la Seconde Guerre Mondiale, la Légion d'Honneur à titre militaire. A sa démobilisation, Jacques Le Maho entre à la SNCF où il effectue une belle carrière. Parallèlement, il maintient le contact avec ses frères d'armes bretons, pour preuve sa correspondance de près de 60 ans avec Yann Goulet. Il revient en 1974 sur le devant de la scène politique, où suite à une trahison, il se trouve incarcéré dans les geôles françaises pendant six mois, au titre du FLB-Armée Républicaine Bretonne. Ses noms de guerre étaient Major Garrec et Le Goff. Il bénéficie d'un non-lieu. L'Armée Républicaine Irlandaise (IRA) le considérait comme l'un des chefs d'état-major de l'ARB.

La retraite approchant, il consacre encore plus de temps à son militantisme breton. A partir de 1977, il est pendant trente ans, le directeur de la publication du bimestriel nationaliste breton « Gwenn-ha-Du ». Il est l'un des cofondateurs du parti indépendantiste SPV, Parti Républicain Breton. En 2007, à la cessation de paraître de « Gwenn-ha-Du », il est à l'initiative, avec Paul Chérel et Pierre Lemoine, du mensuel « L'heure du réveil -Dihunomp ! ».

Jacques Le Maho est décédé le 30 avril 2012, dans sa 88ème année, en son domicile à Chinon en Touraine. Ses obsèques ont eu lieu le 5 mai 2012, en l'église Saint-Maurice. Jacques Le Maho repose avec les siens au cimetière de Chinon.

Breiz Atao ! 

Laurent Jutel.



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