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La Bretagne va-t-elle devenir une terre d’exploitation minière ?


Rédigé le Jeudi 16 Mai 2024 à 12:49 | Lu 6 commentaire(s)



IN WAR RAOK ! - N° 48 - MAI 2017

La Bretagne a une longue tradition minière. Longue et ancienne. Les plus anciennes mines remonteraient à l’Antiquité. Lorsqu’on s’intéresse aux substances minières, il faut distinguer trois notions : le minerai, le gisement et le gîte minéral. Le minerai est riche en minéraux dont on peut extraire de façon économiquement rentable un métal. Le gisement désigne un lieu où se concentre du minerai et enfin le gîte qui peut contenir un gisement. Grâce à l’inventaire des ressources minérales mené entre 1975 et 1992 par le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM), on sait que le sous-sol breton est particulièrement riche en plomb, tungstène et en zinc, en fer, en uranium et en or. Parmi les plus anciennes activités minières en Bretagne, il y a l’exploitation antique de cassitérite à Langonnet dans le Morbihan. Aux environs de 600-500 avant J.C., commence l’exploitation du fer. Les Celtes sont  devenus ensuite célèbres pour leur production d’or. Ils s’appuyaient sur la maîtrise des techniques d’exploitation à ciel ouvert ou souterraine, ont été les premiers à pomper les eaux de mines et à affirmer leur savoir-faire dans le traitement des minerais. Pendant l’époque moderne et une partie du XIXème siècle la Bretagne possédait les mines parmi les plus importantes d’Europe avec 200 000 tonnes de plomb argentifère (Huelgoat-Poullaouen et Pont-Péan). La mine de Pont-Péan, près de Rennes, était l’un des principaux sites de production et employait plus d’un millier d’ouvriers. A partir de 1975 c’est la mise en place d’un plan minier breton afin de dégager des options et des spéculations sur l’avenir. La Bretagne, comme les autres régions minières, met peu à peu ses mines en dormance. Une question se pose alors : l’activité minière reprendra-t-elle un jour en Bretagne ? Tout dépend du caractère stratégique des ressources minérales et surtout de la rentabilité économique de l’exploitation du minerai.

Depuis le 3 novembre 2014, la société Variscan Mines, détient un Permis Exclusif de Recherche Minière (PERM dit de Merléac) sur une superficie de 41100 hectares, impliquant 34 communes. Ce PERM, attribué pour une durée de 5 ans, est renouvelable deux fois. Mais qui est Variscan Mines et pourquoi la région de Merléac ?  Variscan Mines est une société minière basée à Orléans, financée par des actionnaires australiens, singapouriens et néo-zélandais. Quant à la région de Merléac elle a déjà fait l'objet de recherches minières entre 1958 et 1981 sur le site de la « Porte aux Moines ».  Aujourd’hui, suite à une campagne héliportée, la phase de recherche avance. Une quinzaine de points situés sur la zone de recherche notamment sur les communes de Merléac, St Martin des Prés, St Gilles-Vieux-Marché, St Gelven, L'Hermitage-Lorge, Gausson, Plémy, Hénon sont qualifiés par Variscan de « cibles de haute priorité » et une cinquantaine d'autres points reste à vérifier. Les prélèvements des géologues ont permis à Variscan de confirmer la présence de zinc, plomb, cuivre, or et argent dans le sous-sol breton. Aujourd’hui, la société prévoit de continuer ses recherches en franchissant une étape supplémentaire, (forages), prévus pour cet été. 

Il n’est pas question pour nous nationalistes bretons d’hurler avec les loups, de dire n’importe quoi et de rejoindre la cohorte des nihilistes irresponsables. Néanmoins deux questions nous interpellent. L’exploitation de cette richesse bretonne qui échappe au peuple breton et tombe entre les mains de sociétés étrangères, et les risques éventuels sur l’environnement. 

Nous ne pouvons accepter de voir nos richesses minières exploitées par des sociétés étrangères. Il faut en finir avec ce système de type colonial où toutes les grandes entreprises sont dominées par des capitaux étrangers. Seule la complète maîtrise de notre économie pourra nous faire retrouver le chemin de la prospérité. Voguons vers un idéal de liberté bretonne et de souveraineté recouvrée. 

Quant aux menaces sur l’environnement, s’il est exact que les techniques d’extraction ont évolué, de multiples interrogations subsistent. La société minière ne donne que très peu d’informations sur d’éventuelles pollutions de l’eau, de l’air, des sols… La pollution de l’eau par les métaux est aussi ancienne que l’activité minière. Le phénomène entraînant cette pollution est irrémédiable, il s’appelle le Drainage Minier Acide (DMA). C’est une réaction chimique naturelle : l’acidification et le drainage des métaux polluants qui en résultent, entraînent une pollution de tous les écosystèmes concernés. 

Aujourd’hui, Variscan Mines parle de « mine verte », de « mine propre ». Toutes les mines anciennes ou récentes posent des problèmes pour les riverains, les agriculteurs, l’environnement etc. La société ne peut donner de garanties fiables sur cette phase d’exploitation. Aussi, nous ne pouvons nous contenter de paroles rassurantes face aux dangers écologiques qui risqueraient de lourdement pénaliser agriculteurs, éleveurs, pêcheurs… risques de pollution irréversible de l’eau, de l’air et des sols engendrée par une exploitation de si grande ampleur.

 

Yann Balboc’h.




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