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La chapelle de Languidou… et ses ruines.


Rédigé le Vendredi 17 Mai 2024 à 10:27 | Lu 4 commentaire(s)



in War Raok ! - n° 57 - Avril 2020

Quel agréable moment que de flâner et de pouvoir contempler les vestiges d’une grandeur d’antan. Quelle émotion que de marcher au milieu des ruines, d’admirer les vieilles pierres qui restent, longtemps, toujours… bien après l'homme et continuent de vivre dans la réalité comme dans l'imaginaire. Admirer ces ruines permet des moments de méditation et de nostalgie même si elles symbolisent un monde disparu. 

La chapelle de Languidou fut fondée sous le vocable de Saint Guidou ou Guideau. L'orthographe primitive du nom est peut-être Kido devenu par la suite Quidau puis Quideau, et enfin, vers le milieu du XVIIIème siècle, Saint Quidou est francisé et s'est mué en Saint Guy ! Sur ce vieux saint breton, peu de renseignements. C'est un saint maritime dont le culte est honoré en deux chapelles de Basse-Cornouaille : Languidou, en Plovan, et Saint-Quidau, en Loctudy.

Située au milieu de la baie d’Audierne, la commune de Plovan, proche de la côte marécageuse et de l’étang de Kergalan, abrita autrefois une communauté galloise venue se réfugier en Bretagne en raison des invasions saxonnes. Le préfixe « Lan » en breton s’utilise pour souligner l’implantation d’un très ancien espace consacré, monastère ou ermitage. La chapelle a certainement été construite sur les ruines d’un lieu de culte préexistant, idéalement placé entre une rivière et le bord de mer tout proche, comme l’atteste la présence de deux stèles protohistoriques datées de l’âge de fer. La chapelle est entourée d'un vaste placître, clos d'un muret restauré à une époque récente. A son entrée deux piliers maçonnés puis un calvaire en granit. Le placître a longtemps servi de cimetière principal pour la paroisse de Plovan. Enfin, à une centaine de mètres de la chapelle, on peut admirer une petite fontaine rustique. 

La chapelle aurait été construite au XIIIème siècle puis restaurée fin XIVème début du XVème. A la Révolution française, la chapelle est vendue comme bien national, détruite et démantelée. Ses pierres et sa couverture sont alors utilisées pour la construction sur la commune de Plovan d’un corps de garde destiné aux douaniers qui surveillaient la côte. Aujourd'hui en ruines, elle n'en conserve pas moins son charme et surtout cette splendide rose au chevet, comme une dentelle de pierre datant du début du XVème siècle. La chapelle est l'une des meilleures représentantes du style architectural de Pont-Croix qui étendit son influence dans toute la partie Sud-Ouest du Finistère, de Pont-l'Abbé à Châteaulin, en passant par le Cap et Douarnenez pour venir jusqu'aux portes de Quimper. Ce qui caractérise nettement l'architecture de cette école c’est tout d’abord la forme de ses piliers grêles, formés de faisceaux de colonnes cantonnées sur un plan en étoile ou en rosace, ou encore la retombée des archivoltes en encorbellement sur les côtés des tailloirs, et les petites colonnettes qui surmontent et séparent ces arcades en recevant, soit un bandeau dans la nef, soit les maîtresses poutres des charpentes dans les bas-côtés. 

Une chose est certaine, nous pourrions rester de longs moments à tourner autour de cette épave éventrée, offerte à la pluie et au vent, désormais hors du temps, émus par cette esquisse épurée qui perdure une fois l’Histoire passée.

Per Manac’h.




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