in War Raok ! - n° 66 - Mars 2023
Lors du Conseil municipal du 16 décembre 2022, la ville de Saint-Nazaire, dirigée par une majorité socialiste, a répondu défavorablement à une seconde pétition signée par plus de 2500 personnes et dans le cadre du « dispositif du droit d’interpellation citoyenne (1) ». Cette pétition demandait, entre autre, le retour du drapeau breton, (Gwenn ha Du), hissé au fronton de la mairie comme il l'était avant 1984 et comme on peut le voir au fronton de la plupart des mairies bretonnes ainsi que l’installation de plaques de rues bilingues français-breton dans toutes les rues.
L’identité bretonne n’est pas compatible avec la République française !
Pour rappel, l'ancien maire socialiste Joël Batteux avait conduit à Saint-Nazaire une violente politique niant l'identité bretonne de sa ville. Après son départ, les choses s’étaient un peu calmées puisque la municipalité signait le niveau 1 de la charte Ya d'ar brezhoneg et une école primaire de la ville ouvrait une classe bilingue. Que d’efforts !
Mais la néfaste politique du Parti socialiste français en Bretagne n’est pas une nouveauté. A Saint-Nazaire ces ultra-jacobins viennent de dire Non à un « excès d’appartenance » ! Vous avez bien lu… ce n’est pas une erreur ce sont les propres propos de l’Adjoint à la culture de la ville, monsieur Michel Ray, qui nous réaffirme la position de son parti dans ce conflit, celle d’« une majorité heureuse de l’héritage culturel breton qui vit en réalité dans notre ville, mais sans excès d’appartenance ». C’est une insulte ou de l’humour ?
Quant à l’intervention de l’Adjointe à la santé et aux solidarités, madame Maribel L’Etang-Martin, contre le drapeau breton le qualifiant d'emblématique du Duché, en opposition au tricolore symbolisant pour elle la république et la liberté ! Cette violente attaque n’étant pas suffisante, cette brave dame se permet d’insister sur le fait « qu’apposer ce drapeau là sur le fronton de la mairie serait une erreur » car il s’agit d’un endroit « où tous les citoyens, à égalité de droit, ont droit de cité ». Et pour qui que l’on soit, « c’est ce qui crée notre unité indéfectible en tant que citoyen républicain ». Je pense qu’il fallait oser le dire.
Du côté de l’opposition, un autre son de cloche.
François Billet, conseiller municipal de l’opposition, élargi le sujet à la réunification de la Bretagne et critique « un déni de démocratie depuis plus de 50 ans », en rappelant une « histoire multi-séculaire, culturelle et sociale commune ». Tout en rappelant que le drapeau flottait à la mairie avant 1984, la conseillère Municipale Sarah Trichet-Allaire insiste également sur le fait que Saint-Nazaire bénéficierait d’un plus grand rayonnement national et international en étant estampillée Bretagne, plutôt que Pays de la Loire, et suggère une transition avec l’adoption du bilinguisme français-breton pour toutes les nouvelles plaques de rue uniquement. Autre regret de l’opposition, l’absence de toponymie bretonne lors de la création du réseau HélYce, l’identité effacée des quartiers, et le risque de revoir « dans 3 ou 4 ans, la même interpellation » selon Phillipe Caillaud, autre conseiller municipal.
Le nouveau maire David Samzun, élu sur fond d’abstention record et membre du Parti socialiste français, a, au nom d’une conception nouvelle de la démocratie, rejeté la demande citoyenne et a même tenté d'éviter un vote des conseillers municipaux, mais il a tenu à préciser que, si il était contre l'officialisation de l’identité bretonne de la ville de Saint-Nazaire, symbolisée par le Gwenn ha Du, sa majorité soutenait la culture bretonne à Saint-Nazaire au nom de la diversité culturelle.
Comment peut-on être aussi fourbe ? Quelle malhonnêteté intellectuelle ! Il est vrai que le parti de monsieur Samzun défend encore les miasmes d’une idéologie matrice du totalitarisme, un prosélytisme universaliste, un schéma caduque, en fait... une pitoyable imposture.
Les habitants de Saint-Nazaire doivent réagir, mettre fin à ces basses manœuvres anti-bretonnes, user de toutes les voies démocratiques pour changer cette situation et affirmer la reconnaissance pleine et entière de l’identité bretonne de leur bonne ville de Saint-Nazaire.
Meriadeg de Keranflec’h