Commencé à Sainte Anne d’Auray, le Tro Breiz se terminait à Nantes capitale historique de la Bretagne. Cette étape exceptionnelle était une façon de rappeler qu'Anne de Bretagne elle-même entreprit son pèlerinage aux « Sept Saints de Bretagne » en juin 1505, en faveur de la guérison de son époux le roi Louis XII, et de confirmer, une fois de plus, l’appartenance de Nantes et du « département » à la Bretagne. Dans la cité des Ducs, les organisateurs avaient en effet prévu que le millier de pèlerins marcheurs se retrouverait dans l’enceinte du château avant de rejoindre en procession, avec prêtres en aube et bannières paroissiales, la cathédrale Saint Pierre. Mais c’était sans compter sur les héritiers de Carrier et autres fanatiques socialistes et libres penseurs de la Mairie de Nantes. En effet, la direction de Nantes Culture et Patrimoine, gestionnaire du château dépendant de la Ville de Nantes, en a décidé autrement : elle a purement et simplement interdit la manifestation.
nterrogé par la presse locale, le directeur adjoint, Pierre-François Parodi, s’explique : « Ce n’est pas la marche qui pose problème. Nous sommes ravis d’accueillir les randonneurs dans l’enceinte du château. Mais nous ne pouvons pas accepter qu’une procession religieuse avec des prêtres en soutane et des bannières parte d’un équipement culturel municipal. Il faut respecter la neutralité du lieu comme le stipule l’article 10 du règlement interne ». Sans ironie aucune… la messe est dite !
Cette décision fait bondir Philippe Abjean, l’organisateur du Tro Breiz : « C’est aberrant. On se croirait revenu à l’obscurantisme laïciste du début du XXe siècle. C’est complètement incompréhensible. On a changé d’époque, quand même ! » a-t-il déclaré au Télégramme, ajoutant : « Cette interdiction de la procession pourrait faire sourire si ce n’est que l’on sent, sous-jacente, la volonté plus large de gommer les identités. Le Tro Breiz est un témoin, à sa façon, du patrimoine et de l’identité bretonne. Et le comble, c’est que Nantes, capitale historique de la Bretagne, ne respecte ni la culture ni la tradition bretonne. C’est paradoxal ». Conséquence : les pèlerins-marcheurs doivent se rendre à la cathédrale accompagnés seulement des bombardes et binious. Quant aux prêtres et aux bannières, ils les attendront place Saint Pierre devant l’entrée de la cathédrale.
Rappelons que le Tro Breiz est placé sous le symbole de l'hermine, comme Compostelle l'est sous celui de la coquille, le tour de Bretagne n'est pas un pèlerinage comme les autres, profondément ancré dans la tradition celtique, il retrouve tout son sens à notre époque perturbée et sans repères. Au mystère de la foi catholique, il ajoute les traditions de la Bretagne profonde, et ces deux dimensions ne s'excluent pas, bien au contraire. Elles creusent l'intérêt et ouvrent des horizons à toutes les sensibilités.
Pour conclure, juste un commentaire sur la décision des ennemis traditionnels de la Bretagne et de la municipalité socialiste de Monsieur Ayrault et de ses amis : cette laïcité à la française que vous évoquez pour ce pèlerinage traditionnel breton et l’interdiction faite par votre fumeuse direction Nantes Kultur et Patrimoine gestionnaire du château des Ducs de Bretagne, ne semble pas s’appliquer à ces édifications religieuses étrangères à la Bretagne qui fleurissent aux quatre coins de votre ville. Cette décision messieurs ne vous honore pas mais elle a au moins le mérite de vous situez politiquement.