UNE BRETAGNE UNIE, C’EST UNE GRANDE NATION EUROPÉENNE


Rédigé le Lundi 29 Avril 2024 à 11:17 | Lu 8 commentaire(s)


IN WAR RAOK ! - N° 41 - Décembre 2014


 

Il s’agit de la mobilisation la plus importante depuis le lancement du débat sur la réforme territoriale mais également depuis la partition par la France de notre nation bretonne. Près de 40.000 partisans du rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne ont manifesté pour la « réunification » à Nantes, alors que le débat sur la réforme territoriale, lancé par le gouvernement français, est loin d’être terminé. Plus de 500 sonneurs ouvrent l’imposant cortège, des milliers de drapeaux nationaux bretons (Gwenn ha Du et Kroaz Du)… et une énorme banderole proclamant : « Nous sommes une Nation » !

Ce n’est pas un hasard si l’Etat français, après avoir amputé la Bretagne d’une partie de son territoire, ne veut en aucun cas restituer cette dernière ! Cette décision est politique. Une Bretagne unie représente pour la France une pertinence et une puissance économique inquiétantes mais également une entité où l’histoire, la culture, l’identité commune d’un peuple distinct sont les atouts formidables pour une Bretagne/nation plus puissante qu’une quinzaine d’Etats européens. La taille européenne de la Bretagne unie n’est donc plus à démontrer (en superficie par exemple elle est classée 20ème sur 206 régions d’Europe) … et le pouvoir central, colonial devine bien, à l’image de l’Ecosse ou de la Catalogne… que la Bretagne est prête à s’émanciper. Nous n’allons pas faire le rappel de la puissance économique de la Bretagne lorsque cette dernière était indépendante. Notons quand même qu’aujourd’hui la Bretagne à un PIB, au niveau mondial, supérieur à 136 Etats et au niveau européen supérieur à 19 Etats ! Et en ce qui concerne le PIB par habitant, selon Jean Ollivro, 24 Etats européens sur 37 sont moins bien placés que la Bretagne unifiée nous plaçant, selon le FMI, au-dessus de 156 Etats mondiaux ! Enfin, précisons que le label « Bretagne » est mondialement connu, que nous avons un niveau d’éducation à faire pâlir certains, une réelle compétence dans les Télécoms, que nous sommes la première région agricole de France et l’une des premières du monde, que nous avons les plus grands ports de pêche…. que la plus grande route maritime du monde passe aux larges de nos côtes mais qu’aucun navire ne fait escale dans le port de Brest par exemple faute d’infrastructures, ce port étant « confisqué » par la marine nationale française, que nous avons le savoir-faire en matière de construction navale avec les chantiers de Saint Nazaire… etc… Arrêtons les chiffres. Vous comprenez ainsi les craintes du pouvoir colonial français. Il faut donc à tout prix maintenir la partition de notre patrie, pire, comme le voudraient certains, nous fondre dans un « Grand Ouest » menaçant ainsi l’existence même de la Bretagne, sa destruction et sa disparition. Le grand rêve impérialiste. La France ne supporte pas que la Bretagne soit autre chose qu’une vulgaire province ! Elle tremble devant le prestigieux passé de notre nation et la vigueur d’un peuple breton disposé, de plus en plus, à recouvrer sa liberté. (Voir les derniers sondages en faveur de l’indépendance). Nous devons précipiter le jacobinisme et le colonialisme français dans les poubelles de l’histoire ! Mais allons-nous continuer à fouler aux pieds les pavés des rues de Nantes chaque année et cela depuis plus de 40 ans ? Allons-nous accepter la trahison de nombreux élus bretons ? Les dirigeants français sont-ils véritablement inquiets de nos manifs ? Non ! Ils ont tremblé quand les portiques écotaxes ont été détruits par dizaines ! Ils ont tremblé lorsque les légumiers ont incendié le centre des impôts de Morlaix… Ils ont tremblé devant la « violence » du F.L.B. C’est malheureux mais c’est ainsi. Alors quelles formes doivent prendre maintenant les légitimes revendications du peuple breton face à l’indifférence de l’Etat français ? Certains pensent que nous avons atteint un point de non retour, que les derniers signaux d’alerte viennent d’être donnés ! La France est-elle disposée à négocier ?  Affaire à suivre.

 

Yann Balboc’h.



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