in War Raok ! - n° 58 - Août 2020
Sans vraiment y prêter attention, l’homme a pollué l’air, l’eau et le sol et il consomme sans compter les ressources à sa disposition. Ses actions, parfois irraisonnées, font disparaître de nombreuses espèces animales et végétales. Et les menaces sont toujours plus importantes.
L'homme est lié à la nature et cette nature assure sa survie. Elle est aussi pour lui une source d'enseignement, de richesse et lui apporte bien-être et plaisir. L'homme doit donc respecter et préserver son environnement.
La protection, la défense de l’environnement sont des objectifs qui nous concernent tous et nous avons tout intérêt à prendre soin de notre terre. Pour y parvenir, la sensibilisation et l’engagement du plus grand nombre sont indispensables. La destruction progressive de notre environnement, la pollution de l'air, de l'eau ou des sols ne sont pas inéluctables et il est possible de vivre dans un environnement sain sans revenir pour autant à l'âge de pierre. Si une véritable prise de conscience se dessine et une forte sensibilité s'affirme pour un monde plus respectueux de ses habitants et de leur avenir, pourtant, dans un monde dominé par une logique économique de court terme, les destructions s'étendent et les ressources naturelles s'épuisent.
Dans une Bretagne souveraine, émancipée, l’environnement devra être au cœur des préoccupations du peuple breton. Éloignons-nous des vociférations poussées par certains défenseurs de l’environnement, véritables Khmers verts de l’écologie et proposons des solutions crédibles et cohérentes entre la défense de notre identité et celle de notre environnement. Aussi, notre définition de l’écologie peut se résumer de façon très simple : « l’écologie, c’est tout naturellement l’œuvre de la nature améliorée par la main de l’homme ». Cette définition prend en compte une notion fondamentale : la Bretagne s’incarne non seulement dans un peuple mais également dans un territoire, dans des paysages avec sa faune et sa flore.
Si autrefois le paysan breton modifiait et façonnait la nature avec des moyens limités et raisonnables, il n’en est plus de même aujourd’hui. L’équilibre est tout bonnement rompu et la Bretagne connaît un gâchis et des destructions sans précédent.
L’environnement est notre patrimoine commun. Les ressources et milieux naturels, les espèces animales et végétales, les diversité et équilibres biologiques, cette biodiversité aux intérêts inestimables qui n’a pas de prix, au sens propre comme au figuré … doivent être respectés.
L’homme est-il la principale cause de la dégradation de l’environnement ? Très certainement et il continue à le nier. Cependant, en niant sa part de responsabilité il accumule les problèmes pour les générations à venir. Il doit impérativement prendre ses responsabilités vis-à-vis de son environnement.
L’activité humaine est donc pour une large part responsable de la dégradation environnementale. Ce sont les choix politiques, de production, de consommation, les choix économiques, qui sont en cause. Il faut clairement dénoncer les politiques de tous les gouvernements français qui systématiquement ont refusé de prendre en compte dans le calcul économique le capital naturel, c’est-à-dire la terre, les sols qui portent les cultures alimentaires, le littoral, l’eau, l’air... La Bretagne a souffert des systèmes économiques de la France, qu’ils soient socialistes ou libéraux. C’est bien pour cela que la gestion de l’environnement en Bretagne doit être confiée aux Bretons et à eux-seuls, par l’intermédiaire d’un gouvernement breton seule véritable institution à représenter le peuple breton et à défendre ses intérêts.
Notre dépendance à l’environnement est donc très importante car tous nos besoins fondamentaux sont apportés par l’environnement. Sa protection est d’autant aussi importante du fait que l’homme appartient à l’écosystème, cet écosystème qui tend à se perturber de plus en plus avec l’explosion démographique de l’homme, mais aussi à des mauvaises gestions des ressources.
Nous devons être conscients de l'importance de la nature dans la vie de l'homme. Nous avons besoin de cette nature, nous en sommes issus et nous dépendons d’elle pour notre survie, notre nourriture, nos découvertes, notre civilisation. Nous devons donc la respecter, l’aimer et la préserver. Si nous la détruisons et la malmenons nous nous mettons en danger. Nous compromettons alors notre future, nous limitons nos possibilités de découvertes et nous entravons irrémédiablement le développement de notre civilisation.
Une transition agro-écologique
Le modèle agricole breton, né de la modernisation agricole des années soixante, doit être aujourd'hui remis en cause, principalement du fait de ses impacts environnementaux. L'agriculture bretonne, malgré une réussite indéniable, doit évoluer en réponse à la demande sociale en termes de produits de qualité et d'aménités environnementales. L‘intensification des cultures fourragères, légumières et des productions animales a permis à la Bretagne de prendre, dès les années 70, la première place au niveau hexagonal en terme de chiffre d’affaire. En 2000, elle devient la première région agricole et fournit 12% de la production française.
Fortement engagé dans un système productiviste, le modèle breton, dans son ensemble, doit effectuer une nouvelle « révolution », une profonde restructuration permettant l’émergence d’une agriculture bretonne pérenne conciliant respect de l’environnement et développement économique. Aujourd’hui, la société a de nouvelles attentes envers l’agriculture : qu’elle produise des denrées alimentaires de qualité mais qu’elle participe également à la préservation des ressources naturelles, des paysages et de la biodiversité. Ces différents enjeux environnementaux doivent être pris en compte par l’agriculture.
En conclusion, préserver la nature n'est donc pas qu'un caprice de doux rêveurs, d’utopiques, c'est une question de survie pour l’homme. C’est donc dès maintenant que la Bretagne doit adopter une autre conduite pour mieux respecter la nature et son environnement. Avec des gestes simples quotidiens ou ponctuels, chacun d’entre nous est également capable de prendre part à la protection de notre terre afin de permettre aux générations de demain de vivre dans une Bretagne consciencieusement préservée.
Aujourd’hui, la Bretagne a besoin de renouer les liens entre l'homme et la nature et d’abandonner un modèle dangereux que nous ne souhaitons plus.
Mais la Bretagne est-elle résolue face à l’urgence qui s’impose ? Est-elle disposée et prête à développer ses propres outils ? A soutenir un modèle d’exploitation familiale et maintenir ainsi le tissu rural en terre bretonne ?
Voilà un enjeu majeur et stratégique où la Bretagne et le peuple breton ont tout à gagner.
Mael Le Cosquer
