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MOUEZH BREIZH, LA VOIX DE LA NATION BRETONNE

DES EMPLOIS BRETONS, EN BRETAGNE, POUR LES BRETONS


Rédigé le Dimanche 24 Janvier 2010 à 10:38 | Lu 7 commentaire(s)


IN WAR RAOK ! - N° 29 - Janvier 2010


L’augmentation du coût de la vie frappe de plus en plus la population bretonne. Les plus pauvres sont les plus durement touchés. Pour tous ceux qui survivent, qui n’ont aucune marge dans leur budget, l’augmentation des prix du logement, des produits alimentaires… a des conséquences désastreuses. Salariés, chômeurs, retraités, mères célibataires : ils sont toujours plus nombreux à fréquenter les banques alimentaires et autres associations caritatives. D’autres, ou les mêmes,  arpentent les marchés, en début d’après-midi, à la recherche de quelques fruits ou légumes abandonnés par les commerçants. La grande misère est de moins en moins confinée aux marges de la société bretonne : elle la ronge de toute part. Elle cesse d’être une exception. Des milliers de personnes vivent sous le seuil de pauvreté. Parmi les travailleurs qui échappent à cet enfer, beaucoup se demandent avec angoisse : « pour combien de temps ? » Les budgets familiaux sont amputés de tout le « superflu », aussi modeste soit-il… 

Une crise profonde du système capitaliste

De nombreux facteurs contribuent à l’appauvrissement rapide de la population : le renchérissement de nombreux biens, la stagnation des salaires, voire leur recul, le développement du travail précaire, le chômage, etc. Les économistes s’efforcent d’isoler certains facteurs et de leur trouver une explication conjoncturelle. Il y a, bien sûr, des éléments conjoncturels. Mais ce que les défenseurs de l’ordre établi refusent d’admettre, c’est que ce phénomène économique, pris dans son ensemble, est l’expression d’une profonde crise du système capitaliste, quelles qu’en soient les variations fortuites. Le monde traverse une phase critique de son histoire, la crise capitaliste n’est pas seulement financière, elle est globale. Le peuple breton souffre durement de cette crise et de la politique mise en œuvre par la droite française au pouvoir. La gauche, quant à elle, n’offre aucune alternative, même si pour beaucoup de naïfs cette notion de gauche évoque encore une politique de progrès ! Partout où elle a été au pouvoir, la gauche n’a fait que trahir les intérêts des classes populaires. Pire, elle a instauré des régimes totalitaires et économiquement catastrophiques. Je vous fais grâce des exemples. 

Nous vivons un nouvel état du monde. La mondialisation est désormais la réalité de notre quotidien. C’est un processus extraordinairement contradictoire dans lequel s’affrontent chaque jour de plus en plus durement des logiques de renforcement de la domination capitaliste et des besoins d’émancipation. La crise actuelle conforte notre conviction qu’un autre mode développement, une autre conception du développement humain sont nécessaires et possibles. Nous fondons plus que jamais notre engagement de nationaliste breton sur la nécessité de dépassement de ce système capitaliste en crise. Nous ancrons aujourd’hui cette conviction dans une analyse renouvelée des enjeux historiques auxquels notre civilisation est confrontée. La mondialisation tue les emplois en Bretagne…


Contre le système et le capital, notre combat est national

Parmi les revendications indispensables figure un mot d’ordre traditionnel du mouvement syndical, qui n’aurait jamais dû être abandonné : l’échelle mobile des salaires. L’évolution de tous les salaires et des allocations doit être indexée sur l’évolution du coût de la vie. Certains vont peut être trouver dans mes analyses des relents de théories marxistes. Du tout. Mais attention, le capitalisme sauvage, l’attitude de certains financiers apatrides remettent sur pied des théories et analyses d’un autre âge. Le fossé qui se creuse aujourd’hui entre les plus riches et les plus défavorisés justifie aux yeux de certains nostalgiques cette notion de « lutte des classes ». Une autre question, centrale, est celle du chômage, qui voue des milliers de travailleurs bretons aux pires difficultés, tout en exerçant une pression constante sur les salaires de ceux qui ont un emploi. Face à ce fléau que la crise économique ne manquera pas d’aggraver, il faut prendre en compte un phénomène qui devient de plus en plus préoccupant, phénomène que se refusent d’évoquer ces chers représentants syndicaux et leurs amis traditionnels de gauche. Ce phénomène porte un nom : immigration. Il faut impérativement et dans un premier temps, limiter considérablement la proportion d’immigrés, stopper l’augmentation du flux migratoire, accélérer les procédures contre les étrangers en situation irrégulière. Cette immigration engendre le travail clandestin qui pénalise toute économie saine. Tout le monde le sait. Alors pourquoi ne pas chiffrer cela ? Pourquoi passer sous silence ce qui est une évidence pour de plus en plus de travailleurs bretons ?...

Par soucis d’efficacité il faut aussi faire reculer, en toutes circonstances, les divisions qui affaiblissent le salariat et le mouvement populaire. Combattre toute forme d’exploitation, d’oppression, de domination suppose de rassembler toutes celles et tous ceux qui en sont victimes, dans la lutte pour s’en libérer. Or, les conditions de cette lutte se sont considérablement modifiées. La mondialisation rapproche les humains en même temps que la domination capitaliste aiguise les antagonismes, divise les salariés. L’affirmation de l’individu est l’enjeu d’un affrontement sur le sens du collectif. Le renouvellement du monde du travail avec le doublement du nombre des femmes salariées depuis les années soixante et le développement du secteur des services, les nouveaux modes d’organisation du travail rendus possibles par les nouvelles technologies de l’information, l’explosion de la précarité, de la parcellisation, des emplois à temps partiel, la mise en concurrence exacerbée à l’échelle européenne et mondiale ont brouillé les repères anciens…

Dans tout ce que nous devons entreprendre, nous devons mettre l’intervention et la participation active du peuple breton au cœur de la construction du changement. Face aux dérives autoritaires et à la confiscation des pouvoirs de décision qui caractérisent les processus de mondialisation actuels, la participation des Bretons aux décisions devient une exigence. Placer sans attendre cette souveraineté du peuple breton au centre de notre pratique et de nos actes politiques doit devenir une marque de fabrique de notre démarche, de notre identité d’aujourd’hui. Il s’agit d’un levier formidable qui implique la nécessité de redonner le pouvoir aux Bretons. 

 

Jelvestr Le Cloarec.




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