in War Raok ! - n° 59 - Décembre 2020
La République française, née en septembre 1792, mais proclamée le 4 septembre 1870 par Gambetta, célèbre son anniversaire, grand bien lui fasse, mais cet anniversaire n’est pas le nôtre, du moins n’aurait-il pas dû l’être, tant la Bretagne a tout perdu avec ce régime.
Thiers déclara à l’Assemblée Nationale : « La Bretagne est le seul pays qui n’a rien gagné à la Révolution française », assurément, il voyait juste, mais il aurait aussi pu en citer bien d’autres, et finalement … tous les pays d’Europe, car la Révolution française a exporté partout avec ses guerres, son idéologie républicaine. Certes, la Monarchie absolue d’un Louis XIV, les impérialismes du Premier et Second Empire furent également destructeurs de la Bretagne, mais c’est surtout la République, Troisième du nom, qui livra aux Bretons une véritable guerre contre leur identité. En 1902, Combes interdit la langue bretonne dans l’enseignement et à l’église. En 1905, le ministre de l’Instruction publique, Bienvenu-Martin, dans une circulaire, recommandait à son corps professoral « d’extirper par tous les moyens le dialecte breton, barbare relique d’un autre âge », ce en quoi il rejoignait ainsi les semblables propos de l’abbé Grégoire, prêtre conventionnel dans son discours à la Convention. Nous pourrions multiplier ainsi les citations, les ordres de ces républicains jacobins d’hier comme ceux d’aujourd’hui, quel que soit le parti, qui par leurs déclarations jacobines sont les dignes héritiers de leurs collègues de la Révolution. La Révolution et sa 1ère république iront jusqu’à effacer le nom de Bretagne, et la redécouperont, au mépris de sa géographie, de son histoire, en départements. Nous pouvons considérer cette guerre comme étant achevée, la République jacobine, le centralisme parisien, l’universalisme républicain l’ont gagnée. De la Bretagne, de son identité, il n’en reste plus que des morceaux que tentent de sauver, de recoller des « chevaliers idéalistes » qui trop souvent se retrouvent bien seuls dans leurs combats ; nos aînés en savaient quelque chose. Mais comme par un effet boomerang de l’Histoire, la guerre que fit la République à la Bretagne en combattant sa langue, sa culture, ses traditions, sa foi, se retourne contre elle, car ses « valeurs », érigées en dogmes, n’ont aucune réalité qui puise dans le substrat du peuple, dans le pays réel, ce ne sont que des constructions abstraites, idéologiques aussi mortes que les feuilles d’automne tourbillonnant au gré des vents de saison. Aujourd’hui, nous le voyons tous les jours, c’est la France elle-même qui se trouve attaquée dans son Histoire, ses grands hommes, sa culture, sa langue par ces peuples qu’elle a voulu civiliser, et qui finalement se trouvant très bien dans leurs mœurs d’un autre âge, viennent les exporter chez nous. Son universalisme républicain, sa conception même de la nationalité, rejetant le droit du sang au bénéfice d’un droit du sol apatride, sont les cancers qui achèvent de la ronger. Le malheur est que cet universalisme républicain, inscrit dans la Table de la loi qu’est la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1789, a infecté toute l’Europe, et celle-ci, aujourd’hui, en crève.
Clémenceau disait que « la République gouvernait très mal, mais savait très bien se défendre », c’était encore vrai il y a peu, ce n’est plus le cas. La République, ses « valeurs », sa laïcité, son universalisme ne savent même plus se défendre, et encore moins défendre leurs nationaux, c’est une République castrée dirigée par des castrés du cerveau qui ont trouvé leurs maîtres, avec ces deux autres universalismes-impérialistes : le mondialisme apatride et l’islam. Ces deux poisons, que la République française s’est elle-même inoculée est en train de la tuer, mais avec elle toutes les Patries d’Europe. Qu’importe ce suicide programmé dès lors où les principes, les « valeurs » de la République sont saufs et vénérés dans les Temples de la République, qui sont désormais profanés comme une malheureuse église…
En 1930, le député Anatole De Monzie adjurera les Bretons que « Pour l’unité de la France, la langue bretonne doit disparaître ! ». En 2020, c’est assez piquant de voir que cette république, qui a tant fait pour combattre les langues « régionales », ne voit aucun inconvénient à favoriser et subventionner l’enseignement de langues de cultures étrangères, comme l’arabe, dans ses écoles, et entend même l’imposer, « l’arabe trésor de la France » disait récemment Jack Lang. Merci donc pour les « autres trésors linguistiques » méprisés, combattus. Quant à « l’unité linguistique de la France », il faut croire que l’arabe ne saurait la menacer, mieux il en renforcerait l’unité dans une France qui serait devenue, mais c’est de moins en moins une fiction, une République islamique. Quant au pseudo séparatisme islamique, c’est une fiction : les « territoires perdus de la République », ne sont « perdus » que provisoirement. L’islamisme ne menace pas l’unité républicaine de la France, l’islam entend bien conquérir et soumettre la France dans son entier, et la placer en califat au sein de l’Oumma, la Communauté des Croya
Ouest-France : la voix de la France jacobine en Bretagne
Parmi les plus fidèles alliés de cette République française, le quotidien Ouest-France. Il vit le jour à la fin des années 1880 sous le nom de l’Ouest-Eclair. C’est un enfant de cette 3ème République, qui hier comme aujourd’hui n’a eu de cesse, avec un zèle extraordinaire, de se faire l’évangélisateur de la bonne parole républicaine, de la démocratie du même nom, de l’universalisme destructeur habillé de la défroque d’une charité évangélique dévoyée, barbouillée en un humanisme pleurnichard. Rien que son titre Ouest-France est la négation qu’il existe une Bretagne, validant ainsi la négation révolutionnaire. Ouest-France, pour cet anniversaire républicain s’est fendu d’un numéro spécial (vendredi 14 septembre) pour nous faire partager ses émois de vieille donzelle : « La République, notre bien commun », et de nous citer les « grands saints » fondateurs de la feuille, les très progressistes abbé Félix Trochu et Emmanuel Desgré du Loû, puis depuis la « Libération », le tout aussi progressiste et ultra-humaniste François Régis Hutin, la caricature incarnée d’un catholicisme dévoyé au service du mondialisme et de l’invasion, déguisée en « accueil de l’autre ». Ce quotidien a été, et est toujours, l’arme à décerveler les Bretons (mais aussi tous ceux du dit « Grand-Ouest »), l’arme la plus efficace dont la République pouvait rêver. En cela, il a admirablement suppléé les célèbres « Hussards noirs de la République » de l’Instruction publique, devenue l’Éducation nationale. Ouest-France nous bassine avec les « plus belles réalisations de la République », grâce à son humanisme, son universalisme, et d’aller chercher des exemples dans la jeunesse des cités sensibles, cette jeunesse « avenir de la France ». La feuille nous invite à « réenchanter la République », et « cela passe par le dépassement villes-campagnes ». Vraiment, drôle de réenchantement quand cette république fait tout pour désenchanter nos villes, nos plus petits bourgs, nos campagnes, nos paysages en y favorisant l’implantation d’une population, de mœurs, de croyances qui transforment en enfers ce qui fut d’enchanteurs paradis et en fait disparaître l’identité physique, culturelle et spirituelle.
Conlie, un camp de concentration pour les Bretons
Ouest-France émoustillé par cet anniversaire, ne nous parle pas des méfaits, et c’est peu dire, de la République en cette fin du 19ème siècle : la palme revenant au sinistre Gambetta qui est comme tous ses collègues franc-maçons, bouffeur de curés jusqu’à l’indigestion, alors ministre de la guerre et de l’intérieur, ne cachant rien de sa haine pour ces « chouans de Bretons », marqua son « règne » en créant le premier camp de concentration aux portes de la Bretagne, à Conlie, près du Mans. La raison ? Ce Monsieur fut pris d’une énorme trouille en voyant qu’une « armée de chouans » commandée par le général De Kératry s’apprêtait à marcher sur Paris et à tirer la barbe et la moustache de tous ces politiciens faillis. 80.000 Bretons y furent, en plein hiver, parqués comme du bétail, mourant les uns après les autres de froid, de faim, de dysenterie, de dépression.
La Bretagne doit encore, outre les guerres de la Révolution, des deux Empires, à la République française les deux guerres mondiales. Deux guerres qui n’auraient jamais dû concerner la Bretagne, car ces guerres étaient celles de l’éternelle haine de la France pour l’Allemagne. Les Bretons dans leur Histoire n’ont jamais eu de problème avec l’Allemagne, mais la République française viscéralement anti-germanique a réussi cet exploit de faire des Bretons un peuple « bouffeurs de Boches » à un point tel que la Bretagne peut se « glorifier » d’avoir été un bastion de la Résistance, principalement communiste. Deux guerres, surtout la première, qui ont totalement bouleversé la société traditionnelle bretonne : partout, recul de la langue, des plus respectables traditions, du costume, naissance d’une nouvelle mentalité à laquelle l’Ouest-Eclair, les syndicats, l’Éducation Nationale, les partis politiques, dont le communisme, ont efficacement travaillé. Et tirant toujours les ficelles, la Franc-maçonnerie et la gauche la plus progressiste, la plus radicale, mais aussi une fraction de l’Église acquise au modernisme. Ajoutons à cela une fierté cocardière exécrable née de la Première guerre mondiale, qui fit que les Bretons, qui avaient tant donné par le sang versé à cette République ingrate, ne se sentiront plus que Français, et rejetteront la société de leurs parents. Après la Seconde guerre mondiale, la « Libération » et l’épuration achèveront de décapiter un mouvement breton en pleine renaissance. Il faudra attendre la fin des années soixante pour que renaisse une conscience bretonne culturelle, politique. Malheureusement, cette renaissance est détournée par la gauche et l’extrême gauche bretonnes, largement acquises à toutes les idéologies qui achèvent de détruire la Bretagne.
Et qu’est-ce donc ces « valeurs de la République », sinon rien d’autre que l’inversion totale de la loi naturelle la plus élémentaire qui pousse tous les êtres vivants à lutter pour assurer leur avenir. Si la République a de si grandes et belles valeurs pourquoi donc aujourd’hui se sent-elle aussi menacée dans ses fondements, ses lois ? Peut-on parler de valeurs quand la laideur devient beauté, quand le crime est organisé et trouve des lois pour le justifier, le légaliser ; peut-on parler de valeurs quand la Justice devient injustice. Peut-on parler de valeurs quand l’immoralité devient une vertu, quand la famille est détruite, quand notre jeunesse, la vraie bien de chez nous, est méprisée, souillée au bénéfice de « jeunes chances pour la France » qui déferlent sur la Bretagne. Peut-on parler de valeurs, quand on ouvre la porte du pays à l’invasion, qu’on y fait rentrer par ce biais les futurs violeurs, les assassins de nos femmes, de nos enfants, dont l’actualité donne chaque jour de tristes exemples. Alors de grâce, que l’on ne nous montre pas cette République française, coupée du pays réel, comme le régime idéal !
Nous pourrions encore grossir le dossier à charge de cette république qui chaque jour nous enlève des pans entiers de notre liberté. Faut-il encore rappeler que la République française, par sa laïcité dévergondée, idéologisée en religion, s’est muée en une arme de guerre contre l’identité des peuples, contre le christianisme, et l’Église catholique en particulier, créant ainsi un abyssale vide spirituel que vient, non pas combler la religion républicaine, sa laïcité, ses valeurs, mais l’islam, préparant ainsi l’avènement d’une République islamique « française ».
La grande lucidité de l’abbé Perrot fera, dès 1930, le constat, que « Si la France depuis la Révolution était tombée si bas, pour peut-être ne jamais plus se relever, c’est parce qu’en elle toutes les vertus chrétiennes s’étaient éteintes les unes après les autres ». Toutes les vertus chrétiennes, mais aussi celles héritées de la sagesse antique, vertus qui loin de se contredire se complètent et contribuèrent à ce que la Civilisation européenne soit la plus achevée qui ait existé. C’est tout cela que la République française, ses valeurs, ses dogmes, ses grands prêtres, ses vestales, sa laïcité, son nihilisme ont détruit, et dans son naufrage ont entraîné la Bretagne et toute l’Europe. Cet anniversaire, c’est celui d’un monstre qui a enfanté d’autres monstres, et qui aujourd’hui copule avec deux autres monstres : le mondialisme apatride et l’islam…
En 1909, Jean-Pierre Calloc’h écrira à Drumont « Si dans cinq ou six ans ce régime républicain de pourriture et de charogne maçonnique n’est pas encore crevé, nous serons alors tous résolument séparatistes », or on ne peut nier l’ardent patriotisme français qui animait le poète groisillon, qui sera tué au front en 1917. A son propos violent, nous pouvons mesurer l’état d’infection auquel était déjà rendu la Bretagne, et cette révolte sera celle de tous les régionalistes, les nationalistes bretons de cette époque qui ne voulaient pas voir la Bretagne sombrer avec la France ; ils avaient alors bien jugé de ce que valait la République, ses valeurs, incompatibles avec les vertus du peuple breton. La France républicaine, loin d’être une mère reconnaissante envers ses nationaux qui versèrent en abondance leur sang pour elle, s’est comportée en marâtre, gardant toute son affection et sa générosité (financière) pour les allogènes qui en guise de remerciements lui crachent à la figure, piétinent son histoire, sa culture, et comme ils disent « la niquent ».
Rappelons-nous que la République est née dans le sang versé par la guillotine, qu’elle a, par ses guerres, véritables boucheries inter-européennes, ouvert les vannes pour d’autres flots de sang, qu’aujourd’hui elle tue ses propres enfants par milliers par la guerre faite à la vie naissante (avortement), et que née dans le sang, cette république pourrait bien achever sa course dans le sang, tous les indicateurs pour un tel scénario sont au rouge.
Non, vraiment ! Il n’y a pas de quoi fêter un tel anniversaire.
Riec Cado