Après la démonstration de force des indépendantistes catalans réunissant près de 2 millions de personnes dans les rues de Barcelone, les élections anticipées - annoncées - devant assurer au gouvernement catalan autonome une victoire très nette, puis la tenue d’un référendum en faveur de l’indépendance, ce sont les indépendantistes québécois qui gagnent les élections et le leader du Parti Québécois, madame Marois, qui se retrouve à la tête du gouvernement du Québec. Un référendum sur l’indépendance est prévu dans un avenir proche. Nos amis Flamands, à leur tour, viennent de remporter les élections. La N-VA, droite flamande nationaliste, avec Bart De Wever, se permet de prendre la ville d’Anvers avec près de 38% des suffrages, ville qui était aux mains des socialistes depuis des lustres. A cette victoire symbolique il faut ajouter une poussée nationaliste flamande dans toute la Flandre. Le séparatisme est devenu majoritaire si l’on tient compte du score du Vlaams Belang. La souveraineté flamande sera de toute évidence le mot d’ordre des élections de 2014.
En Écosse, le dirigeant du parti national écossais, Alex Salmond, vient de parvenir à un accord avec son homologue anglais, David Cameron, sur la tenue d’un référendum pour l’indépendance. Il pourrait se tenir en 2014 et devrait aboutir à une majorité de voix en faveur d’une véritable souveraineté. Le gouvernement autonome écossais a une vision ambitieuse pour l’Ecosse. En effet, il peut compter sur les réserves pétrolières et gazières qui soutiennent son économie et qui devraient, dans un contexte de crise aggravée, apparaître comme une réelle opportunité pour le peuple écossais de rompre avec Londres.
De tels événements ne peuvent laisser Bruxelles indifférent. L’Europe ne peut pas ne pas tenir compte d’une telle réalité géopolitique, d’autant que les mouvements ou partis concernés sont tous pro-européens (exception faite pour le Québec). Mentionnons également les succès de la Ligue du Nord en « guerre » contre l’Etat central italien ou les très bons scores électoraux du mouvement nationaliste basque. Les dernières élections au Pays Basque donnent une écrasante majorité aux 2 partis nationalistes basques (48 sièges soit 59% des voix) contre 16 sièges au Parti socialiste espagnol et seulement 10 sièges au Parti Populaire (droite espagnole).
Quant à la France qui embastille les peuples basques, catalans, bretons, alsaciens, savoisiens, flamands, corses… elle persiste et signe et reste le dernier pays européen enfermé dans un déni de réalité. La France est condamnée au déclin par son jacobinisme et son conservatisme. C’est, pour nous nationalistes et patriotes bretons, un vieillard usé, un intermédiaire inutile. Si nous devons procéder par étapes, procédons par étapes et soyons pragmatiques. Une large autonomie avec un réel gouvernement breton, puis la construction d’une République bretonne indépendante dans le cadre d’une Europe des peuples. Voilà des objectifs concrets qui doivent parler au peuple breton.